Un fou de lumière


Sous le signe de la mort

1. Vincent Van Gogh naît le 30 mars 1853 en Hollande. Un an plus tôt, sa mère a eu un autre fils, un garçon, mais il est mort à la naissance. En ce 30 mars 1853, le nouvel enfant qui voit le jour reçoit le même prénom que son frère mort : Vincent … comme s'il naissait sous le signe de la mort. Vincent est un enfant qui ne parle pas souvent et qui n'a pas d'amis. Il grandit dans un paysage de terre plate. C'est un élève qui n'aime pas l'école et à quinze ans, ses études sont terminées. Il entre comme employé chez un marchand de tableaux.

Théo

2. Le jeune Van Gogh va travailler six ans dans cette galerie d'Art. En 1873, Théo, le petit frère de Vincent, entre lui aussi dans cette galerie. Vincent écrit à son frère ; «Je suis si content de savoir que nous allons être occupés dans la même maison». Entre Vincent et Théo, c'est le début d'une correspondance qui durera dix-sept ans. Mais brusquement, un chagrin change sa vie : la fille de sa propriétaire, dont il est tombé amoureux, le repousse. Vincent, si passionné, si sensible, ne parvient pas à l'accepter.

En recherche

3. Bientôt, il perd tout intérêt pour son travail. Il quitte son métier de marchand de tableaux. Vincent se cherche. Pendant quelques années, il va pratiquer différents métiers mais rien ne le satisfait. Rejeté, incompris, Vincent s'enfonce dans la solitude. Il n'a pas d'amis, pas d'argent. Théo est le seul qui l'aide et le comprend. Toute sa vie, Théo sera l'unique soutien de son frère.

Les débuts

4. En 1880, Vincent prend des cours de dessin, puis de peinture. Et il se lance. Ses premières toiles sont tristes et sombres comme ces «mangeurs de pomme de terre». Mais Vincent a trouvé: il sera peintre ! En 1886, Théo est devenu directeur d'une galerie d'art à Paris. Vincent s'installe chez son frère. Il découvre le mouvement impressionniste, un groupe de peintres qui cherche à réinventer la peinture : Pissaro, Monet, Renoir ou Gauguin travaillent en plein air, cherchant à atttaper avec leurs pinceaux toutes les nuances de la lumière.

La couleur

5. Alors, Vincent se lance à la conquête de la couleur… Il plante son chevalet dans les rues, les cafés. Sur sa palette, les couleurs s'éclaircissent. Avec une audace inconnue, il se met à mélanger les couleurs opposées: le jaune et le violet, le vert et le rouge… En quelques mois, la peinture de Vincent est née, violente, lumineuse. En 1888, Vincent part pour le sud de la France. C'est là qu'il va peindre ses plus belles toiles : de ses tubes de peinture, les couleurs s'échappent à l'état pur. Le jaune éclate. «Jaune, jaune soufre, jaune citron pâle, jaune or, que c'est beau le jaune !» , écrit-il à Théo.

Gauguin

6. Mais Vincent a changé. Il se met facilement en colère, il boit trop et a souvent des réactions violentes. Certains pensent même qu'il est fou ! Au mois de juillet, Vincent propose à son ami le peintre Paul Gauguin, de venir le rejoindre dans le sud. Gauguin accepte. Mais Vincent va de plus en plus mal. Au soir du 23 décembre 1888, c'est le drame : dans une rue d'Arles, il s'avance vers Gauguin, un rasoir à la main. Gauguin se retourne, et le fixe froidement. Surpris, Vincent recule. Mais, en rentrant, il se tranche l'oreille gauche, l'enveloppe dans un mouchoir et va l'offrir à une amie.

Saint Rémy-de-Provence

7. Le lendemain, inanimé, Vincent est transporté à l'hôpital. Désormais, il bascule dans des crises de folie. Courageusement, il demande lui-même à entrer dans un hôpital psychiatrique, à Saint-Rémy-de-Provence.

Auvers-sur-Oise

8. En 1890, Vincent habite chez le docteur Gachet, un ami de Théo, à Auvers-sur-Oise, près de Paris. Ici, la lumière est moins brutale, la campagne plus douce. Sur ses tableaux, Vincent peint l'infini des champs de blé, sous des ciels tourmentés qui expriment sa souffrance. Mais le 27 juillet, il meurt brusquement en se suicidant.