Le peintre touche à tout


Une famille peu artistique

1. « Tu veux devenir peintre Raoul ? Mais dans la famille, ce n'est pas la peinture qui compte mais la musique ! Et puis, de toute façon, nous ne sommes pas assez riches pour t'envoyer dans une école de peinture. Dès que tu auras l'âge, tu iras travailler. ». Et c'est ainsi qu'à 16 ans, le pauvre garçon se retrouve employé chez un importateur de café du Havre, le grand port normand où il était né en 1877.

Flûtiste ?

2. Sa famille nombreuse (il avait huit frères et sœurs) ne pouvait en effet pas se permettre de lui payer des études d'art. Mais Raoul ne se décourage pas. Il aime aussi la musique et apprend la flûte. Et un jour, alors qu'il regarde son frère jouer du piano, il a l'idée de le dessiner. Le dessin est si bon que son père décide de le montrer à Charles Lhuillier, le directeur de l'école des Beaux-Arts du Havre.

Elève brillant

3. Le professeur Lhuillier qui est un peintre reconnu, est du même avis et propose de prendre Raoul dans son école. Ce dernier réussit si bien qu'à 23 ans, il obtient une bourse pour continuer à étudier à Paris. Pour Dufy, c'est une occasion unique de se perfectionner. Raoul se met au travail et cherche son style. Il lui faut aussi vendre ses tableaux pour vivre. Il se présente donc chez Berthe Weil une directrice de galerie d'art très connue. Celle-ci aime immédiatement le travail de Dufy et lui achète son premier tableau. Mais surtout, Berthe Weil va présenter Dufy à deux peintres réputés de Paris: Picasso et Matisse.

Cubisme et Fauvisme

4. Dufy est enthousiasmé. Il admire les deux grands maîtres et son style s'en trouvera profondément influencé. Avec Picasso, il va s'essayer au cubisme et avec Matisse, au fauvisme. Chez Picasso, il prend l'art du trait et des lignes simples. Chez Matisse, il prend le goût des « couleurs lumière ». Grâce à Berthe Weil, Dufy a maintenant acquis une certaine notoriété et il peut se permettre de voyager. Il découvre le midi de la France avec ses lumières vives et éclatantes qu'il n'avait jamais connues auparavant. Il peint énormément de marines, des tableaux se déroulant au bord de l'eau.

Gravure sur bois

5. Mais bientôt, les intérêts de Dufy vont s'élargir. A l'occasion d'un voyage en Allemagne, Dufy découvre la gravure sur bois, une technique permettant la reproduction de dessins sur papier ou carton. En 1910, Dufy illustre avec cette technique Le bestiaire du poète Guillaume Apollinaire en proposant une série de dessins d'animaux fantaisistes.

Haute couture

6. De retour à Paris, Dufy fait une autre rencontre déterminante. Il fait la connaissance du grand couturier, Paul Poiret. Celui-ci en voyant le travail de Dufy, lui propose de dessiner des motifs pour ses robes. Le succès est immédiat. Toutes les riches et élégantes parisiennes veulent une robe signée Poiret ornée des motifs de Dufy.

Célébrité

7. Dufy est mainteant célèbre. Il est invité partout. Les commandes affluent et pas seulement pour des peintures mais aussi pour décorer des vases, pour concevoir des tapisseries, pour imaginer des décors de théâtre. En Angleterre où Dufy aime souvent aller, il peint les célèbres courses de chevaux à Epsom.

La Fée électricité

8. A l'occasion de l'exposition de 1937 à Paris, il est demandé à Dufy d'exécuter une toile monumentale qui célébrera l'électricité dont l'installation est en train de s'achever en France. La toile mesurera 600 m2, un record ! Dufy se met au travail et en 10 mois, aidé par son frère Jean devenu peintre comme lui, il peint et assemble 250 panneaux. Dufy meurt en 1953 en laissant derrière lui une œuvre agréable, colorée et poétique constituée de milliers de tableaux et d'objets.