La beauté et la gaieté


Un artisan devenu artiste

1. Renoir, un peintre pour couvercle de boîtes à bonbons ou un authentique grand maître de la peinture ? Pour nous, la réponse est claire mais lui ne se considérait ni comme l'un ni comme l'autre. Modeste , il se voyait plutôt comme un artisan devenu artiste. Il aimait la vie bruyante de son époque et la beauté des femmes. Pour Auguste Renoir, rien ne pouvait remplacer la joie de les peindre.

Peintre d'assiettes

2. Auguste Renoir naît à Limoges en 1841. A 13 ans, il sait déjà que la peinture est un dur métier: il est en apprentissage à Paris chez un décorateur de porcelaine. Toute la journée, il peint des bergers et des bouquets sur des assiettes, des coupes ou des lampes. Mais, dès qu'il a un moment, il court au musée du Louvre. Là, Renoir découvre la peinture, la vraie. Rubens, un peintre flamand du 17ème siècle, l'enchante, surtout lorsqu'il peint de beaux corps nus de femmes. Jamais Renoir ne les oubliera.

Ami des impressionnistes

3. Renoir rencontre deux jeunes peintres, Claude Monet et Frédéric Bazille. Comme eux, il pense que la vie de tous les jours est plus passionnante que les sujets historiques des tableaux d'autrefois. Il va avec eux peindre dans la forêt de Fontainebleau. Sur les conseils de Monet, Renoir abandonne les tons sombres. Ils s'encouragent entre eux, peignent ensemble une guinguette, une sorte d'auberge où l'on danse le dimanche.

La beauté des femmes

4. Mais la campagne l'ennuie un peu. Auguste Renoir apprécie la beauté des femmes. Il aime les entendre rire, les voir danser. Il admire les amoureux qui s'embrassent et leur gaieté bruyante. Lors des expositions impressionnistes, Auguste Renoir reçoit, comme ses amis, bien des critiques. On lui reproche ses ombres violettes, les taches de graisse qu'il pose sur ses personnages, quand il peint les reflets du soleil à travers les feuilles des arbres.

Les doutes

5. Renoir se met alors à douter. Les nouvelles idées de Pissarro commencent à l'ennuyer. Il se demande si les Impressionnistes ont raison. «Pour moi, dit-il, un tableau doit être une chose aimable, joyeuse et jolie, oui, jolie! Il y a assez de choses embêtantes dans la vie, pour que nous n'en fabriquions pas d'autres encore!».

Raphaël

6. Après un voyage à Venise où il s’arrête longuement devant les toiles de Raphaël, il renonce à l’impressionnisme. Il dira plus tard: «J’étais allé jusqu’au bout de l’impressionnisme, et j’arrivais à cette constatation que je ne savais ni peindre, ni dessiner. »

La gloire

7. Mais Renoir veut garder sa joie de peindre. Il se remet au dessin. Il ne veut pas abandonner le volume, la couleur, la lumière. Il pense encore à Rubens. Il peint des femmes au torse nu, des baigneuses et de très nombreux portraits de Gabrielle, sa fidèle servante. Renoir est le premier des peintres impressionnistes à connaître la gloire. Ses tableaux se vendent à des prix très élevés. On lui remet une décoration, la Légion d'honneur. Mais depuis plusieurs années, Renoir souffre de crises incessantes de rhumatismes qui l'empêchent de tenir un pinceau entre ses doigts.

Le courage

8. Qu'importe ! Il demande qu'on lui attache ses pinceaux entre le pouce et l'index, et il continue à peindre jusqu'à sa mort, en 1919 à Cagnes sur mer, dans le sud de la France, où il venait, le plus souvent possible, chercher le soleil.