La rage de vivre


Une peintre mexicaine

1. Des autoportraits barrés par d'immenses sourcils noirs qui se rejoignent en un seul trait épais; une femme à la fine moustache entourée de singes et de perroquets aux couleurs vives du Mexique; la douleur, la souffrance, l'amour fou. Bienvenue dans l'univers pictural de Frida Kahlo, la peintre mexicaine la plus célébrée du monde.

Viva la Revolucion !

2. Frida naît le 6 juillet 1907 au Mexique mais, chose curieuse, elle a toujours clamé que sa « vraie date de naissance » était le 7 juillet 1910. Cette « correction » n'est pas le fruit du hasard. Frida qui avait des idées très révolutionnaires pour son temps aimait à penser que sa date de naissance coïncidait avec celle de la révolution mexicaine qui commença en 1910. Frida a trois sœurs et un frère. Son père, Guillermo Kahlo, est un photographe d'origine allemande. Sa mère, Matilde, est née au Mexique d'une famille d'origine espagnole. Toute la famille vit au sud de Mexico dans une petite maison bleue, La Casa Azul qui deviendra plus tard un musée.

Santé fragile

3. La petite Frida est de santé fragile. A l'âge de 6 ans, elle contracte la poliomyélite, une grave maladie qu'on ne savait pas soigner à l'époque et qui s'attaque aux membres. Frida en garde des séquelles avec une jambe plus courte que l'autre qu'elle dissimule en portant toujours des jupes longues ou des costumes d'hommes.

Accident

4. Frida est une bonne élève. Elle souhaite devenir médecin. Mais, alors qu'elle n'a que 16 ans, un terrible accident va changer sa vie. Le 17 septembre 1925, Frida rentre de l'école en bus quand ce dernier est percuté par un tramway. Le bus est renversé et Frida se retrouve coincée dans un amas de ferraille, transpercée de toute part. Elle est grièvement blessée: ses jambes, sa colonne vertébrale et son bassin sont réduits en miettes. Va-t-elle survivre ? Oui, mais à quel prix ! Commence alors pour Frida une terrible épreuve où, allongée dans son lit d'hôpital, elle doit réapprendre tous les gestes comme un bébé: bouger, se retourner, s'asseoir, se lever, marcher. Tout cela accompagné d'affreuses douleurs surmontées avec courage par une incroyable rage de vivre.

Autoportraits

5. Pour se changer les idées, Frida se lance dans la peinture depuis son lit d'hôpital. Sa mère lui offre du matériel et son père lui aménage un système avec des miroirs qui lui permet de se peindre tout en restant allongée. Elle crée ainsi plus de cinquante autoportraits. De retour enfin chez elle après des mois d'hôpital, Frida n'en a cependant pas fini avec les opérations et les douleurs. Elle l'exprime dans sa peinture où l'on voit du sang et des organes représentés à la manière des planches anatomiques .

Diego Rivera

6. Frida peut maintenant retourner à l'école. Un jour, elle aperçoit un peintre juché sur un échafaudage en train d'exécuter une fresque murale. Ce peintre s'appelle Diego Rivera et il est déjà très célèbre au Mexique. Frida l'admire beaucoup et lui montre ses tableaux. Diego, bien que beaucoup plus âgé et expérimenté que Frida, est impressionné par le talent de la jeune fille. Il l'encourage à continuer et … ils tombent amoureux l'un de l'autre. Ils se marient le 21 août 1929. Frida a alors 22 ans et Diego 43.

Célébrité

7. Frida et Diego s'installent aux Etats-Unis. Mais Frida n'aime pas la vie américaine et au bout de trois ans elle rentre au Mexique sans Diego qui se révèle être un mari infidèle. En 1938, Frida et Diego divorcent. Frida se jette alors à corps perdu dans le travail et … les aventures amoureuses. Un marchand remarque ses œuvres et lui propose de les présenter dans une exposition à New York. C'est un succès. Désormais, Frida devient à son tour célèbre. Elle expose à Paris et rencontre Picasso et les surréalistes..

Viva la vida !

8. Malheureusement, Frida souffre de plus en plus de ses blessures. Elle doit à nouveau être hospitalisée. Diego lui rend visite et lui propose de l'épouser une seconde fois. Frida accepte. Les deux amoureux se sont retrouvés. Leur bonheur sera hélas de courte durée car Frida a de plus en plus mal et doit pratiquement rester couchée tout le temps. Cela ne l'empêche cependant pas de peindre ni d'organiser des expositions. Elle meurt en 1953, juste après avoir peint un dernier tableau intitulé Viva la Vida (Vive la vie). Quel beau titre et quel bel exemple de courage !